Carnet de bord de la Famille Sheikk
Vie et projets d’une Dynastie
En ce 22 juin de l’an de Grasce 1401, moi, Lisianthus Sheikk, fille unique de Negi et Asuna Sheikk, ait décidé de transcrire dans se livre l’histoire de ma dynastie, l’évolution de sa situation, ainsi que ses projets.
Negi Sheikk est né en l’an de Grasce 1365, dans une famille de la haute noblesse de Provence, à Toulon. Ses parents exerçaient également une grande influence, notamment grasce à de nombreuses terres, produisant vins et blé en quantité. De part cette influence, la famille entra dans la politique, d’abord au niveau de communal, puis régional. Cependant, une grande famille de noble la dynastie Nerine dominait depuis longtemps les élections. Une grande lutte d’influence entre les deux parties commença, chacun des deux camps essayant de déstabiliser et de faire désavouer l’autre partie par le peuple. Ce fut dans se contexte que Negi Sheikk, alors âgé de dix-sept ans, tomba amoureux d’une simple fille du peuple, Asuna qui était cuisinière pour la famille Nerine. Elle n’avait alors que seize ans quand elle tomba enceinte. Le père fut vite découvert et la nouvelle de cette enfant conçu hors mariage par un fils de noble et d’une simple cuisinière fit scandale et la famille Nerine en profita activement pour donner un coup dur à la réputation de la famille Sheikk. Furieux, le père de Negi désavoua son fils, lui enlevant son titre de noblesse et l’expulsa de la maison avec la jeune fille.
Souhaitant se faire oublier, Negi et Asuna voyagèrent jusqu’à Châtellerault dans le Poitou où ils se marièrent et vécurent tranquillement. Anne donna naissance en 1382 à une fille qu’ils nommèrent Lisianthus. Asuna retrouva du travail dans une taverne tandis que son mari, lettré grasce à l’éducation qu’il avait reçu, se fit scribe pour la mairie de la ville. Lisianthus reçu une éducation poussé de la part de son père. Elle apprit donc à lire et à écrire. Elle apprit également un peu d’histoire et les fondements de la société en lisant quelques papiers quand elle aidait son père à son travail. Quatre jours par semaine, elle allait seconder sa mère en temps que serveuse. La famille ne vivait pas dans le luxe, mais elle n’était pas des plus à plaindre. Elle faisait contentieusement des petites économies, au cas où un nouvel événement inattendu survenait.
Maintenant vous connaissez mon histoire. Je n’ai peut-être que l’apparence d’une jeune fille de seize ans, l’âge à laquelle ma mère m’a porté, mais je proviens d’une famille de noble et un jour, je redonnerai lui toute sa splendeur. Il paraîtrait que le reste de la famille qui est resté en Alsace s’est retiré de la vie politique suite au scandale de ma venue au monde et a eu quelques problèmes sur leurs propres terres suite à l’expulsion de mon père. Je ne sais pas si cela est vrai, mais si c’est le cas, je leurs montrerai un jour qu’ils n’avaient pas à avoir honte de moi.
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J’ai réfléchi à la manière de parvenir à mon projet. Je me suis renseigné sur la manière d’obtenir un titre de noblesse. Il y a deux manières de procéder. La première façon possible consiste à faire une action remarquable aux yeux d’un duc. Assez remarquable pour qu’il souhaite de lui-même remercier la dynastie toute entière par l’attribution d’un titre de noblesse. Mais étant donnée la rareté et le caractère aléatoire de ces attributions, je ne pense pas que ce soit vraiment possible. Bien sûr, une obtention de se type serait tout de même des plus valorisants et bien plus digne d’une dynastie telle que celle dont je proviens. La seconde solution paraît bien plus accessible. A vrai dire, n’importe quels truands pourraient se l’approprier. Il s’agit simplement d’avoir assez d’écus pour pouvoir se l’acheter. Du moins, pour les premiers titres de noblesses. Je n’ai encore regardé l’obtention des titres par la voie de la richesse que pour les désignations les plus accessibles. Peut-être y a-t-il d’autres conditions pour la haute noblesse. Ne nous emballons pas trop, le premier titre à acheter me semble déjà assez cher : 500 écus, juste pour estre citoyenne ! Et pour le moment, je ne suis qu’une simple servante dans un bar, et de temps en temps une trieuse de dossier à la mairie. Le chemin sera long et de nombreuses choses devrons être accomplies. Mais quelques chose est sûre, je ferai tout pour que le nom de Sheikk reprenne sa place. Je ne serai pas toute ma vie une simple servante !
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Je parle de plus en plus de mon projet à la maison. Je crois que mes parents ne croient pas vraiment à l’entreprise et sont de plus en plus fatigués et désintéressés quand je leur en parle. A les entendre, j’ai mesme parfois l’impression qu’ils essayent de me dissuader de tenter quoi que ce soit. Ils me disent que je rêve trop et ne vois pas la réalité telle qu’elle est. Mais ils se trompent, je sais parfaitement que l’argent ne coule pas d’une fontaine et qu’il me faudra m’imposer. Je sais parfaitement qu’estre une femme n’est pas vraiment un atout dans cette société. Si tout le monde souhaite évoluer dans la société comme l’affirme mon père, tous ne savent pas lire, tous ne semblent pas aussi déterminés. Voilà deux atouts majeurs qui me font croire en la réussite de ce à quoi je me suis résolue. N’allez pas me dire que tous les pauvres qui trainent dans les rues après une journée à labourer un champ pour leurs seigneurs et qui vont ensuite s’enivrer dans une taverne partent avec un pas d’avance sous prétexte qu’ils ont plus d’expérience que moi.
Je me suis tout de mesme posée la question de l’argent. Il faudra bien que j’en gagne, et suffisamment pour exercer au moins un peu d’influence. Bien sûr, le plus simple serait de rentrer dans l’ordre religieux. Il paraît qu’il accepte les femmes comme prêtre à présent. J’ai trouvé cela très bizarre quand je l’ai appris et je ne suis d’ailleurs toujours pas sûre que c’est vrai, je n’en ai jamais vu. Si je me souviens bien, les prêtres ne peuvent plus se marier depuis au moins deux siècles, ils sont peut-être en train de faire marche arrière en réintroduisant des femmes dans les presbytères ! Enfin, de toute façon, je suis persuadée que se milieu est encore plus misogyne que les autres, et je ne veux pas passer ma vie à voir des mourants se lamenter sur tous ce qu’il regrette d’avoir faire et de ne pas avoir accomplit.
Je pense que le mieux, en réalité, se serait d’avoir sa propre boutique, quitte à l’installer d’abord directement dans la maison et peut-être même empiéter un peu sur la ruelle si elle n’est pas trop sale. J’hésite encore entre ouvrir une taverne et devenir tisserande. Le premier permettrait d’être au courant de toutes les dernières rumeurs, et même d’en divulguer certaines. J’aurai alors un certain pouvoir sur l’opinion publique et en plus je connais déjà bien le métier. Le second, quant à lui, me permettrait de fréquenter des gens de haut rang social ce qui me permettrait, c’est certain, d’augmenter le mien plus facilement qu’en fréquentant le simple peuple toute la journée.
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Il y a beaucoup de remue ménage à la mairie en se moment. Il paraît que le royaume est en passe d’appliquer la plus grande réforme de son histoire. La plus belle affaire aussi. D’après se que j’en ai compris, le Roy est en pleine négociation avec l’Empereur du Saint Empire Romain Germanique. Il compte acquérir certaines terres comme la Savoy ou la Lorraine. Je ne sais pas se qui peut pousser l’Empereur à céder ainsi des terres, sans qu’il y ait eu la moindre une guerre. Enfin, il paraît que ces régions accordent souvent du soutien à son Excellence Charles VI lors des batailles contre les anglais, l’Empire n’aime sûrement pas tous ces troubles. Mais ceux qui travail avec mon père parle de l’intérêt pour l’Empire du grand tribut d’or et de blé qui pourrait résulter des négociations. Il y a aussi des rumeurs concernant un pacte visant à ne plus convoiter d’autres terres et une grande implication militaire du royaume dans la guerre contre les Italiens. Je pense également qu’il y a d’autres clauses propres aux intrigues de la cour. Mais celles là, pour le moment, je ne peux pas encore les connaître. Le jour où j’aurais retrouvé la gloire et la richesse dût à mon lignage, je pourrais alors connaître se qui se tait.
En attendant, cette réforme m’intéresse vraiment beaucoup. Ce n’est pas que Châtellerault ne me convient pas, mais j’ai entendu parler d’une ville de Lorraine qui rayonne par son intense activité commerciale. Cette ville est devenue tellement puissante qu’elle en ait devenue quasiment indépendante. Il s’agit de la ville de Nancy. Ou plutôt, je devrais dire de la République Nancéenne. Bien sûr, cet affranchissement aiguise la convoitise de nombreuses personnes, dont moi. La vie politique y est particulièrement agitée, à ce qu’on dit. Un endroit merveilleux pour mon projet ! Enfin, tout ceci n’est que de l’hypothétique pour le moment. Il faudrait déjà que les négociations aboutissent dans le bon sens, que j’aie une boutique pour démarrer un peu le commerce et que j’aie suffisamment pour tout déménager. Mais j’y arriverai. Tout ce qu’il me faudrait, c’est quelques d’écus pour me lancer.
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